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Le mode de vie minimaliste nous vient du Japon. En même temps, après la création des “jardins zen” (si, si, ces mini jardins vendus avec un mini râteau), il paraissait logique qu’ils aillent plus loin. En commençant à suivre des blogs et autres sur le zéro-déchet, j’ai vite commencé à croiser des articles sur le minimalisme. Et je ne savais pas trop quoi en penser, est-ce que c’est la prochaine étape de ma conversion au zéro-déchet ou un tout autre mode de vie ? Et après réflexion, je dirais plutôt que le minimalisme, si c’est aussi un mode de vie zéro-déchet, relève d’une logique un peu différente. Explications.
“L’avenir, c’est moins” : posséder moins pour vivre plus !
Le minimalisme est “un style de vie dans lequel vous limitez ce que vous possédez à l’absolu minimum dont vous avez besoin pour vivre”, selon un des penseurs du mouvement, le Japonais Fumio Sasaki. Par exemple, on va enlever de chez soi (en donnant à d’autres) : des livres, des habits, des objets, des collections d’objets, des CD, de la vaisselle etc. Pour n’avoir plus que l’essentiel. Si on observe bien notre mode de vie, force est de reconnaître que l’on n’utilise pas tout ce qu’on posséde. Tous les jours, nous devons peut-être utiliser 20%, 30% ?
Quand tout va trop vite…
Ce mode de vie vient en réaction à notre société globalisée, globalisante qui nous submerge d’informations, de publicités, de produits, de relations… de tout. Et c’est vrai que tout va trop vite. On ne peut plus faire quoi que ce soit sans être sous une montagne d’informations en tout genre. De plus – et là ce n’est que mon ressenti – je trouve que le fait d’être au courant de tout, tout le temps et partout, a une tendance à nous faire nous sentir tout petit. Pour moi en tout cas, je ne peux pas m’empêcher de regarder ces blogueuses parfaites, d’admirer ces entrepreneurs à succès, d’être interpellée par celles et ceux qui, à mon âge donnent la sensation d’avoir le monde à leurs pieds. Et plutôt que de me booster, je me stresse, je me culpabilise, je me mets la pression, je me rabaisse… Attention, pas de méprise, ces parcours exceptionnels sont aussi très inspirants. Mais disons qu’ils semblent un peu loin de nous et un peu hors de portée parfois. Comme ci c’était un rêve inaccessible.
Se focaliser sur l’essentiel
J’ajouterais à ce constat qu’avec l’hyper connexion, on perd un peu le sens de ce qui est important et de ce qui est vrai. Quotidiennement, on se scandalise pour des choses un peu futiles, chaque sortie d’un homme où d’une femme politique est prétexte à une nouvelle polémique, chaque fait divers fait la une pendant des semaines et pendant ce temps, on oublie de parler des choses “importantes”. Et parmi les choses importantes, il y a le temps. Le temps passé avec nos proches, avec nous-même aussi.
Donc pour moi, j’interprète la volonté d’une vie minimaliste comme le refus de la société de consommation et le choix de plus de liberté. Lorsque l’on vit avec moins, on passe moins de temps à acheter, comparer, se comparer etc. Et de facto, plus de temps à vivre et à profiter du temps qui passe. Ça rejoint la sobriété heureuse de Pierre Rabhi quelque part.
De ce point de vue, le zéro-déchet et le minimalisme me semblent vraiment très proches. On devient acteur de sa vie, on reprend possession de son temps, de ses activités et on fait des choix. Pourtant, il existe de réelles différences.
Le refus d’un mode de consommation : zéro-déchet vs. minimalisme
Je me retrouve bien dans ce refus de la société de consommation telle qu’on nous la propose aujourd’hui. La vue d’une grande surface me fiche de l’urticaire et les pubs pour Noël m’agacent énormément. J’ai effectivement trouvé dans le zéro-déchet une façon de “maîtriser” ma consommation, de mieux comprendre ce que j’achète, pourquoi je l’achète et à quelle fréquence. Du coup, je consomme beaucoup moins et j’ai vu le nombre d’objets autour de moi se réduire drastiquement.
Je crois que j’ai toujours eu cela au fond de moi. Je ne sais pas si ça vous a déjà fait pareil mais j’adore (mais vraiment, j’adore !) les déménagements ou les grands ménages de printemps. Faire le vide, se débarrasser du superflu, ça a toujours été ma grande passion. Après, ce qui a changé c’est qu’avant je jetais et que maintenant je recycle ou je donne.
Un mode de vie pour un autre ?
Cela étant dit, j’ai tout de même la sensation qu’avec le mode de vie “minimaliste”, je me renferme dans un autre système. Plus libre, plus sain mais tout de même. En fait, les adeptes du mode de vie minimaliste sont déjà souvent les mêmes : trentenaires, célibataires, urbains. Ce sont des gens cultivés, éduqués, avec un bon salaire (il faut se les payer, toutes ces choses dont on se débarrasse). Ce sont aussi des personnes en quête de sens. Lorsque l’on arrive à un certain niveau de vie, que l’on a des responsabilités et donc un certain niveau de reconnaissance au sein de la société, on commence à vouloir “plus”. Et par plus j’entends plus de sens, plus d’épanouissement, plus de développement personnel. Et c’est à ce moment-là, à ce moment précis où l’on découvre le minimalisme que l’on entrevoit parfois comme une porte de sortie, une porte de secours de ce monde qui nous oppresse.
Un peu comme celui qui médite, le minimaliste vit en dehors de son monde, en apesanteur et… petit à petit s’éloigne du monde des mortels. Et c’est là pour moi toute la différence entre zéro-déchet et minimalisme.
Vivre avec ou vivre contre : se changer soi dans le monde
J’ai l’impression que si je passe au minimalisme je vais commencer peu à peu à me séparer de mes semblables, à être trop différente et finir par ne plus trouver ma place. En fait, si j’accepte l’idée de réduire mes “possessions” pour me focaliser sur l’essentiel, je ne veux absolument pas que ça me définisse. En d’autres termes, je préfère me penser heureuse que minimaliste, vous me suivez ?
Pour l’instant, je préfère me dire que je conserve mon mode de vie, tout en changeant mes habitudes pour réduire mes déchets. Je continue à faire des sorties shopping (bon, certes, je n’achète presque plus rien), je vais au restaurant, j’achète des bouquins que je ne lirai peut être jamais (mais qui sont super beaux dans ma méga bibliothèque), je flashe sur les idées déco sur Pinterest… bref, le minimalisme c’est pas pour moi, ou en tout cas pas tout de suite. Par contre, je consomme différemment : je ne suis plus victime des publicités intempestives et ne craque (presque) plus sur internet. J’achète utile et j’ai appris à lire les étiquettes avant toute chose, je connais les ingrédients utiles et ceux à éviter. Du coup je choisis des produits solides, naturels et fabriqués correctement.
Les différences entre zéro-déchet et minimalisme :
D’ailleurs, je me suis amusée à faire un petit tableau récapitulatif des différences entre les deux mouvements :
Minimalisme | Zéro-déchet |
Se centrer sur soi-même pour mieux s’épanouir | Se centrer sur la nature pour la protéger |
Changer son environnement | Changer ses pratiques et habitudes |
Refuser les pratiques actuelles (de la société de consommation) | Trouver des alternatives responsables et écologiques (aller sur du réutilisable) |
Bon, bien sûr, ces différences sont un peu exagérées et souvent, on rencontre des minimalistes zéro-déchet (et inversement). En tout cas, chacun est libre de piocher dans les deux philosophies ce qui lui plaît 🙂
Je trouve que ça se rejoint assez quand même le zéro déchet et le minimalisme !
minimalisme = posséder moins
zéro déchet = ne pas consommer des trucs qui font des déchets (par exemple des bouteilles de shampoings) 🙂 (bon ok c’est un gros raccourcis..)
Article intéressant en tout cas, merci !
Élodie
No Trash In My Life