Salon de l'agriculture 2018 - Mes courses en vrac-bio
Alimentation

Glyphosate, bien-être animal : 5 sujets du Salon de l’Agriculture 2018

Du 24 février au 4 Mars se tient le salon International de l’Agriculture 2018 à Paris. C’est l’occasion de faire le point sur l’état de notre agriculture en France. Chez Mes courses en vrac, nous avons fait le choix de nous rapprocher au maximum de producteurs français et surtout, nous travaillons dans le respect de nos partenaires. C’est pourquoi nous suivons avec attention le déroulement du salon de l’agriculture. Voici les cinq sujets qui nous paraissent importants cette année :

Sujet n°1 : Vers la réduction de l’utilisation des pesticides

Lundi dernier, lors du Salon de l’Agriculture, la Présidente de la FNSEA – premier organisme syndical de la filière agricole – a déclaré : « Nous avons souhaité dire que les agriculteurs ont entendu les sollicitations et vont répondre aux attentes sociétales ». Elle nuance tout de même son propos en ajoutant que « Zéro produit phytosanitaire, en agriculture, ce n’est pas possible, tout comme zéro médicament n’est pas possible ».  Pour arriver à l’objectif de réduction de 25% l’utilisation de pesticides en 2020 et 50% en 2050, les agriculteurs ont besoin de soutien : formation, machines, recherche, expérimentation.

Réduction des pesticides

L’une des pistes envisagées pour atteindre cet objectif ambitieux est la sélection naturelle. C’est à dire ne conserver que les espèces naturellement résistantes aux maladies. C’est le cas du blé, par exemple, où l’on a déjà identifié une trentaine d’espèces résistantes.

Une autre piste est celle de la double culture, souvent utilisée en permaculture : on plante en même temps que le colza une deuxième culture, en l’occurrence des légumineuses, de façon à ce que les insectes ne se préoccupent plus du colza et le laisse se développer.

N°2 : Vers la modernisation du monde agricole

Comme promis pendant sa campagne présidentielle, le président Macron a annoncé un plan d’investissement de 5 milliards d’Euros. Ce plan pourrait, selon les agriculteurs*, bénéficier à la modernisation de l’agriculture.

Modernisation de l'agriculture

Concrètement ? Pour réduire l’utilisation de pesticides, il est aussi possible d’avoir recours à des machines plus fines et plus précises. On évite ainsi le fameux ‘jet’ de pesticides à l’aveugle. Mais ces machines coûtent cher et les agriculteurs ont besoin d’aides pour se les procurer.

Ce sujet est crucial car c’est ici que se jouent les débats sur l’interdiction du glyphosate. L’Europe lui a laissé encore 5 ans, Nicolas Hulot veut que la France prenne de l’avance et l’interdise dans 3 ans. Mais là, difficile d’y voir clair. La FNSEA affirme que sur certains terrains, nous ne serons pas prêts dans 3 ans alors que la confédération paysanne dit que c’est une obligation et que les moyens doivent être techniques et non chimiques.

Dans tous les cas, je ne peux que vous encourager à vous tourner vers les cultures biologiques, qui se passent du glyphosate sans problème.  

N°3 : L’agriculture biologique décolle

On le savait, le bio a le vent en poupe. Le 22 février dernier, l’agence Bio a révélé ses derniers chiffres clés et ils sont plus qu’encourageants : le secteur couvre désormais 6,5 % de la surface utile, soit 1,77 million d’hectares. 36.664 agriculteurs ont sauté le pas, soit 8,5 % de la profession. C’est 13,6 % de plus qu’en 2016*.

On peut se féliciter collectivement car cette évolution est due, en partie, à la hausse de la demande des consommateurs (nous avons le pouvoir). En parallèle, l’agriculture conventionnelle connaît une véritable crise de confiance due à l’utilisation de pesticides.

En d’autres termes, la tendance qui vise à toujours augmenter ses rendements en hyper-spécialisant ses cultures et en ne tenant pas compte de son environnement (climat, sol…) se termine tout doucement. L’agriculture avait tendance à s’uniformiser : uniquement quelques semences étaient exploitées (aux rendements plus importants), les pratiques devenaient toutes les mêmes etc.

Agriculture biologique

Malgré ce mouvement productiviste, l’agriculture française est restée l’une des plus diversifiée d’Europe. Pourquoi ? Grâce à son paysage divers : zones humides, zones de montagne, produits d’origine contrôlée etc. C’est cette agriculture diversifiée qui est aujourd’hui portée par la demande grandissante.

Au delà des pratiques, ce sont aussi les modes de commercialisation qui évoluent. Il suffit de regarder les pub d’Intermarché pour se rendre compte que les producteurs sont petit à petit au coeur de l’alimentation. Attention toutefois au greenwashing ! Il ne suffit pas de parler du producteur pour respecter son travail. Et c’est notre quatrième point.

N°4 : La grande distribution ne tient pas ses promesses

Un mois avant l’ouverture du salon de l’Agriculture, le ministère de l’Agriculture a présenté en conseil des Ministres un texte de loi, qui sera débattu dans le courant du mois de Mars. L’objectif ? Rééquilibrer les relations entre les producteurs et les distributeurs. Ce n’est plus un secret pour personne, de nombreux producteurs n’arrivent pas à vivre de leur travail pourtant pénible. Certains ne touchent que 300 à 400€.

Le problème ? La grande distribution qui d’une part fixe les prix d’achat des produits (!) sans tenir compte des coûts de production et qui, d’autre part, enchaîne les promotions et autres réductions diverses, quitte à bouleverser notre vision du “juste prix”.

Grande distribution

Ce texte de loi viendrait donc encadrer tout ça mais ce n’est pas tout. Ce matin même, sur FranceInfo, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a affirmé que si la grande distribution ne jouait pas le jeu, alors des sanctions pourraient être prises.

C’est un discours ferme qui fait du bien, à voir maintenant les actes…

Dans tous les cas, de mon côté, je fuis au maximum la grande distribution et privilégie les AMAP, les paniers bio où encore la vente directe au producteur.

N°5 : Le bien-être animal, un sujet qui peine à s’imposer

Si la permaculture, la réduction du recours aux pesticides et les modes de distribution alternatifs sont devenus de véritables sujets centraux (et non plus des habitudes de hippies marginaux), ce n’est toujours pas le cas du bien-être animal. Bien que le sujet progresse : le projet de loi dont nous parlions précédemment inclut un volet sur le “bien-être” animal. Par exemple, la maltraitance animale dans les abattoirs va devenir un délit. Oui, oui, ça veut bien dire que jusqu’ici, ça n’en était pas un. Le chemin est encore long.

L’analyse de Daniel Perron dans le Huffingtonpost est éclairante. Il raconte comment d’un côté, nos animaux domestiques sont devenus des rois au point de venir s’immiscer au centre de batailles conjugales parfois et en même temps, de l’autre côté, nos animaux d’élevages sont devenus des machines. L’élevage intensif est absolument contre-nature, à tout point de vue, et il serait temps que les pouvoirs publics s’emparent réellement du problème. Ne dit-on pas, nous sommes ce que nous mangeons ?

*Sources : FranceInfo, Pesticides : au salon de l’agriculture, la FNSEA propose son pacte de solutions, Guillaume gaven, consulté le 26/02/2018

Sciences et avenir, Salon de l’agriculture, l’Inra débat de la diversité des agricultures, Loïc Chauveau, consulté le 26/02/2018

Le Figaro, Salon de l’agriculture : l’épineux sujet du glyphosate revient sur la table, Lefigaro.fr (oui, il n’y a pas d’auteur), consulté le 27/02/2018

Images de Pixabay

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